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"Jack Reacher"

Jack Reacher

titre original "Jack Reacher"
année de production 2012
réalisation Christopher McQuarrie
scénario Christopher McQuarrie, d'après "One Shot" de Lee Child
photographie Caleb Deschanel
musique Joe Kraemer
interprétation Tom Cruise, Rosamund Pike, Richard Jenkins, Werner Herzog, Robert Duvall
   
suite "Jack Reacher: Never Go Back", Edward Zwick, 2016

La critique de Didier Koch pour Plans Américains

Depuis la fin de son contrat avec Paramount Pictures, Tom Cruise continue sa route en indépendant avec sa fidèle productrice Paula Wagner. Aidé de Christopher McQuarrie, le scénariste de "Usual Suspects" rencontré sur "Walkyrie", Cruise tente de creuser le même sillon qu’Harrison Ford qui, avec Phillip Noyce dans les années 90, adapta des romans à succès de Tom Clancy ("Jeux de guerre", puis "Danger immédiat"). Tom Clancy a été remplacé par Lee Child, et Jack Ryan a laissé la place à Jack Reacher, mais en dehors de ces inversions, rien ne change vraiment si ce n’est le jeu monolithique de Cruise, qui a décidément bien du mal à donner une épaisseur à ses personnages de baroudeur.

Au contraire d’un Bruce Willis qui, grâce à l’humour, passe allègrement le cap des ans en s’auto-parodiant, Cruise mise tout sur son éternelle jeunesse qui, fatalement, l’abandonnera un jour ou l’autre. Cruise n’a pas encore franchi cette étape de l'acceptation de l'âge et continue encore de croire qu’il sort à peine du supersonique de "Top Gun" (Tony Scott, 1985).

Ce n’est pas Rosamund Pike, ici plutôt fade et décalée, qui peut venir compléter utilement le one man show de Cruise, qui prend un peu de relief dès l’entrée en scène, mais malheureusement trop tardive, de l’immense Robert Duvall, plus goguenard que jamais. Ce dernier campe le frère de lait du célèbre lieutenant au chapeau de cowboy d'"Apocalypse Now" qui aurait pris sa retraite, cherchant à humer encore une fois la bonne odeur du napalm au petit matin dans un stand de tir où viennent se divertir d'anciens snipers en mal de cibles.

L’intrigue ne fait pas dans la dentelle, surtout au niveau de sa vraisemblance, mais efficace, elle se suit sans déplaisir. Ajoutez-y un Werner Herzog en roue libre jouant le méchant de service, et vous aurez servi tout chaud un divertissement du dimanche soir aussi vite oublié sitôt vu.