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"Homicide"

Homicide - affiche

titre original "Homicide"
année de production 1991
réalisation David Mamet
scénario David Mamet
photographie Roger Deakins
interprétation Joe Mantegna, William H. Macy, Ving Rhames, J.S. Block, Rebecca Pidgeon

Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard

Un vigoureux film noir, qui pose honnêtement le problème du racisme au sein de la police américaine.

La critique de Didier Koch pour Plans Américains

Si David Mamet est passé rapidement à la réalisation en 1987, il s’est fait connaître à Hollywood pour avoir auparavant écrit les scénarios du "Facteur sonne toujours deux fois" en 1981, du "Verdict" en 1982 et des "Incorruptibles" en 1987. "Engrenages", sa première réalisation, est un policier sophistiqué se déroulant dans l’univers du jeu et des arnaques qu’il génère, avec au générique son épouse Lindsay Crouse et déjà Joe Mantegna. Le film est plutôt bien accueilli. Il enchaîne avec "Parrain d’un jour", autre film policier.

En 1991, il met en chantier "Homicide", encore un film policier où il retrouve pour une troisième fois Joe Mantegna, mais aussi William H. Macy, qui avait un petit rôle dans ses deux films précédents. Toujours écrit par Mamet, "Homicide", comme la brigade policière du même nom, s’inscrit plutôt dans la veine des films décrivant le quotidien des flics d’une brigade d’un quartier malfamé appartenant à une grande ville, comme quelques temps plus tôt "Les flics ne dorment pas la nuit" ou "Le Policeman".

Mamet, qui est lui-même de confession juive, s’appuie sur la judaïté de Bobby Gold, l’inspecteur interprété par Joe Mantegna, pour l’impliquer dans une affaire de milice antinazie menée par des anciens combattants de l’Etat d’Israël qui alors qu’il traverse une période de doute, va l’amener à s’interroger sur ses racines et le sens de sa vie. Ce parti pris centre le propos d’"Homicide" sur le questionnement qui saisit brutalement Gold, croyant enfin comprendre les fondements de son tempérament rebelle et suicidaire qui le pousse à toujours s’exposer au cours de ses missions.

Pour mener de front la description de la vie agitée du commissariat et la quête intérieure de Bobby Gold, David Mamet se permet quelques pirouettes scénaristiques osées plutôt rares chez lui. Ainsi les personnages secondaires comme celui de son partenaire interprété par un William H. Macy pas encore passé par la case « Fargo » ont du mal à exister condamnés de fait à intervenir par éclipses.

Le film, qui perd une grande partie de sa force au passage, vaut donc essentiellement pour la prestation sobre, mais tout de même habitée, de Joe Mantegna.

La critique de Pierre

Longtemps, j'ai pensé que j'allais écrire un livre sur Michael Mann. Maintenant qu'il est largement reconnu, ça n'a plus d'intérêt. Alors qu'écrire sur les films de Mamet, ça, ça aurait de la gueule. Surtout quand on peut parler d'un film aussi excellent que cet "Homicide", reparti complètement bredouille du festival de Cannes à l'époque.

Ce film est formidable. C'est un policier, avec comme toujours chez Mamet, des machinations et des complots, et donc je ne veux pas trop détailler les choses. Disons que c'est l'histoire de Bobby Gold, un flic juif new-yorkais non pratiquant, joué par Joe Mantegna. Tout part du meurtre d'une vieille dame juive, dont la famille insiste pour que ce soit Gold, juif comme eux, qui mène l'enquête. La famille est convaincue d'un complot anti-juif. D'abord dubitatif et dédaigneux, Gold se met à se questionner sur son identité...

On pense un peu à "Influences" avec Pacino, parce que c'est un peu le même milieu de juifs conspirateurs. Précisons d'ailleurs qu'on a rarement vu un film aussi audacieux que "Homicide" sur ce sujet. C'est une vraie réflexion sur les communautés ethniques et religieuses aux États-Unis, et sur la judéité plus particulièrement. Bref, c'est génial.

Seul problème : la fin est un peu bâclée. On comprend bien l'idée de Mamet, mais le twist final aurait mérité qu'on s'y attarde un peu plus.

Niveau acteurs, on trouve déjà Rebecca Pidgeon ("La Prisonnière espagnole", "L'Honneur des Winslow", "Séquences et Conséquences", "Braquages") dans un petit rôle. Il y en a plein d'autres : William H. Macy (un habitué : "Engrenages", "Parrain d'un jour"), Ving Rhames, J.S. Block (le juge dans "Music Box").

Homicide - The Criterion Collection
DVD The Criterion Collection de "Homicide"

Homicide - générique