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"Grizzly, le monstre de la forêt"

« You're chasin' somethin' about the size of a D8 cat with teeth. »

Grizzly, le monstre de la forêt - affiche

titre original "Grizzly"
année de production 1976
réalisation William Girdler
interprétation Christopher George, Andrew Prine, Richard Jaeckel

La critique de Didier Koch pour Plans Américains

C'est grâce à des films comme "Grizzly" que l'on mesure le génie d'un metteur en scène comme Spielberg. À peine un an après le choc des "Dents de la mer", William Girdler s'engouffre dans la brèche, en offrant une version terrestre du drame qui avait semé la panique dans la petite station balnéaire d'Amity (île fictive).

Provoquer la même angoisse à partir de la quiétude des parcs américains bouleversée par la présence d'un grizzly mâle enragé d'une taille exceptionnelle dévorant les campeurs s'est avéré payant, car le film a eu un certain retentissement malgré ses nombreuses faiblesses. Certes, Girdler n'a pas eu les moyens de Spielberg à sa disposition, mais c'est peu de dire qu'il ne s'y entend en rien pour distiller la moindre dose de suspense quand on pense aux trésors d'inventivité dont fit preuve son modèle à peine âgé de 24 ans sur "Duel".

Ce n'est pourtant pas faute de vouloir utiliser les mêmes recettes, faisant de Christopher George le pendant de Roy Scheider et de Richard Jaeckel, le clone de Robert Shaw, mais sa direction d'acteurs, plus qu'approximative, ne fait qu'accentuer les faiblesses de jeu de ces deux solides acteurs de séries télé. Idem pour les scènes où le plantigrade hache menu ses victimes, qui sont d'un grotesque risible.

Alfred Hitchcock et Jacques Tourneur avaient pourtant enseigné que la peur était d'autant plus efficace que le danger était invisible, une leçon que visiblement Girdler n'a pas retenue. Ne soyons quand même pas trop sévères avec ce metteur en scène débutant qui n'aura pas eu le temps de progresser, disparaissant trois ans après son fait de gloire à seulement 31 ans.

Grizzly - générique