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"BIM Stars"

BIM stars - affiche

titre original "The Apple"
année de production 1980
réalisation Menahem Golan
scénario Menahem Golan
production Golan-Globus
interprétation Catherine Mary Stewart, George Gilmour, George S. Clinton

La critique de Sébastien Miguel pour Plans Américains

Apocalyptique kitcherie crachant son mépris aux visages de Charles Water, Vincente Minnelli et George Cukor.

Certainement inspiré par le formidable "Phantom of the Paradise", Golan (encore lui !) produit et tourne la chose.

L’enfer ressemble à un attroupement de sado-masochistes et Dieu lui-même finit par arriver à bord de sa Rolls Royce en plaqué or. Tourné à Berlin en pleine ‘Disco fever’, les couleurs baveuses sont légions, les paillettes miroitent et… les moustaches de camionneurs pullulent !

Une horreur.

Le titre français du film

Il fait référence au nom de la maison de disques fictionnelle BIM, acronyme de Boogalow International Music.

Texte de présentation du film à l'occasion de sa projection à la Nuit Nanarland 2022

Dans le passé foisonnant de la fin des années 1970, Menahem Golan a des rêves de grandeur. Il a conquis le marché cinématographique israélien en long, large, travers et diagonale ; il rêve d’Hollywood, donc du monde. Il rachète en 1979 la compagnie américaine Cannon Films avec son cousin producteur Yoram Globus, et cherche le film qui lui fera sauter le pas. Le projet de ses rêves lui vient de la rock star Koby Recht : une comédie musicale inspirée de son expérience auprès du producteur français Eddie Barclay, transfiguré en figure démoniaque prête à noyer les artistes innocents dans le stupre et la luxure. Menahem Golan voit des dollars, un box-office turgescent, le monde du cinéma à ses pieds. Il tourne à Berlin-Ouest, et met toute sa maîtrise technique, patiemment acquise au long de sa vingtaine de longs-métrages précédents, au service de numéros musicaux ambitieux, gorgés de nombreux figurants. À ses yeux, il vient de boucler le nouveau "Citizen Kane". En réalité, "BIM Stars" ("The Apple" en VO) est un objet excessivement kitsch et clinquant, une relecture du mythe d’Adam et Eve farcie de métaphores bibliques pas très subtiles, mise en musique avec la finesse d’un orchestre bavarois un jour de fête de la bière. À Los Angeles, les premiers spectateurs de "BIM Stars" se voient offrir des vinyles de la bande originale, mais les ouvreuses doivent y renoncer après la première séance : le public se servait des disques comme de frisbees pour viser l’écran ! De fait, le décalage entre la vision du réalisateur et l’accueil du public marquera Menahem Golan à jamais : à l’avenir, notre homme privilégiera l’efficacité à toute ambition artistique. Pour le cinéma d’exploitation moderne, "BIM Stars" est l’équivalent de l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand.

BIM stars - générique

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La chronique de la rédaction